Publié le: 7 février 2018 Vous ne pouvez pas y échapper, le marché du travail se resserre et le ministre Philippe Muyters souhaite remédier à cette situation. La Belgique tient le pompon en ce qui concerne le nombre de postes vacants qui ne trouvent pas preneur. La menace est réelle pour les petites et les grandes entreprises. En effet, en l’absence de personnel, pas de moteur et donc pas d’évolution. L’entreprise De Ceuster Meststoffen est bien placée pour le savoir : ils recherchaient un opérateur de processus. Grâce à une collaboration efficace établie depuis des années entre Select et DCM, la fonction a été plutôt facile à pourvoir. Sander Kennes, un ancien pâtissier, a démarré en septembre et est engagé depuis janvier. Passer des petits gâteaux aux engrais, voilà un bel exemple de recherche plus étendue de talents lorsque l’offre de main d’œuvre est limitée.
LA PÉNURIE DE PERSONNEL EST LA PLUS GRANDE CRAINTE DES PME BELGES
Les chiffres de la VDAB sont éloquents : 250.000 places vacantes se sont ajoutées au cours des 12 derniers mois, soit 15 % de plus que l'année précédente et le nombre le plus élevé en 15 ans. 3,6% de ces places restent à pourvoir, un record à l'échelon européen. Et ce n'est pas seulement une mauvaise nouvelle pour l'image de marque du ministre de l'Emploi Muyters. Il ressort d'
une enquête de SD Worx menée auprès de 547 PME que 75 % des personnes interrogées considèrent le marché du travail tendu comme une menace pour la croissance de leur entreprise. Cela se comprend, car le personnel est le moteur de toute organisation. S'il manque trop de pièces, la machine cessera de fonctionner. C'est pourquoi il est essentiel de considérer différemment le nombre réduit de candidats.
NE PAS SE FOCALISER SUR LE CV
De Ceuster Meststoffen (DCM), une entreprise familiale belge qui produit des engrais organiques et les exporte vers plus de 65 pays à travers le monde, fait preuve d'ouverture d'esprit dans la recherche de candidats. « Nous ne nous focalisons pas sur un CV », explique Dorien Hoes du département des ressources humaines. « Si un candidat possède le potentiel requis et la motivation adéquate, mais ne justifie pas encore d'une expérience pertinente, une collaboration peut se révéler fructueuse. » Il y a quelques années, DCM a ainsi engagé un bachelier en droit pour occuper la fonction d'opérateur de processus. « Le candidat en question était clerc de notaire, mais s'occupait activement de sylviculture pendant son temps libre. Il affichait l'ambition d'effectuer un travail plus pratique, mais dans le cadre d'une fonction suffisamment stimulante du point de vue intellectuel. Grâce à un parcours solide et à une motivation sans faille, il nous a convaincus. Il travaille toujours chez nous et est toujours aussi enthousiaste ! »
D'UNE PÂTISSERIE À UNE USINE D'ENGRAIS
Sander est lui aussi un choix surprenant. Kim Biesemans de Select a proposé le jeune boulanger-pâtissier à DCM : « Sander a d'abord postulé pour un autre poste, mais il ne pouvait pas commencer dans cette entreprise sans suivre une formation technique spécifique. Je lui ai donc proposé le poste d'opérateur de processus chez DCM. » Sander était à la recherche d'un emploi qui lui permettrait de consacrer plus de temps à sa famille. Il voulait changer de cap et avoir la possibilité de continuer à apprendre et à se développer. Comme pâtissier, il travaillait de 6 h du matin à tard le soir. Il travaille aujourd'hui en équipes. « Il s'agissait évidemment d'un grand changement, mais j'ai remarqué que Sander était bien préparé. Il s'était déjà bien informé sur la fonction et a posé des questions précises au cours de l'entretien. Sander établissait lui-même des parallèles entre son activité de pâtissier et les implications de la fonction d'opérateur de processus. De plus, il était extrêmement motivé. »
AUTRE SECTEUR, MÊMES QUALITÉS
Cette motivation n'a pas échappé à Dorien. « Nous savions que Sander était capable de travailler sous pression, de travailler dur et qu'il plaçait la barre haut en tant que pâtissier. Il avait le souci du détail, pouvait facilement établir des liens et avait le potentiel et l'envie d'exercer la fonction d'opérateur de processus. Sa motivation et sa présentation m'ont convaincue immédiatement, ainsi que l'operations manager et le responsable de production. » Sander a débuté en septembre et a été engagé le 1er janvier, ce qui le comble de joie : « Le contact est directement passé avec l'équipe et je suis satisfait de mon travail. Je dispose désormais de plus de temps pour ma famille et mon travail n'est pas si différent de mon activité de pâtissier. Le processus est quasiment le même et la qualité reste la priorité, seul le produit est différent. »
LE PASSAGE À LA FONCTION D'OPÉRATEUR DE PROCESSUS N'EST PAS À LA PORTÉE DE TOUS
L'histoire de Sander est une source d'inspiration pour d'autres entreprises, estime Dorien. « Il est important d'élargir vos horizons à l'avenir. Ne vous limitez pas au CV, mais écoutez surtout ce que le candidat a à dire et étudiez son potentiel. » Kim de Select prévient que cela ne fonctionne certes pas pour toutes les fonctions : « Certains processus sont trop complexes pour y former un candidat. Et la taille de l'entreprise entre également en ligne de compte. Ce sont généralement les PME ou les entreprises familiales qui ont recours à une approche plus ouverte. En outre, un tel changement n'est pas évident pour tout le monde. « Sander était un diamant brut ; il a eu l'opportunité de redémarrer dans une autre fonction grâce à ses aptitudes et à sa positivité. » Kim estime que toutes les parties en ressortent gagnantes. « DCM peut compter sur un opérateur de processus efficace, Sander a bénéficié d'une opportunité et nous sommes heureux chez Select, car nous avons pu aider les deux parties. »